Le Trio élégiaque justifie parfaitement son qualificatif, avec ce CD consacré à des musiciens russes encore romantiques. Tout d’abord : A. S. Arensky (1861-1906), esthétiquement entre Tchaikovsky et Rimsky, dont le Trio en ré mineur, op.32 (1894), bénéficie, dans l’Allegro moderato, d’une ligne mélodique chantante soutenue au violon, à la manière des romantiques allemands ; de l’intervention virtuose du pianiste dans le deuxième mouvement ; de l’expressivité du violoncelle dans l’Élégie ; et des accords incisifs au piano dans l’Allegro non troppo conclusif, bien enlevé. Ensuite, N. A. Rimsky-Korsakov (1844-1908), dans son Trio en ut mineur (1897), propose une introduction (Allegro) très développée, un 2e Allegro toujours en mouvement contrastant avec le caractère plus recueilli et statique de l’Adagio où le piano crée l’atmosphère. Pour finir, dans l’Adagio Allegro : une fugue, de caractère rêveur et une fin bien enlevée.
Enfin, le Trio élégiaque n°1 (1892) de S. V. Rachmaninov (1873-1943), d’un seul tenant, très élaboré, s’impose. Ce CD - dans la mouvance de J. Brahms et R. Schumann - souligne l’apport russe à la musique de chambre fin XIXe siècle.