50 Musique (s) classique (s)

"Trouver du plaisir dans la méditation même de ce qui cause ses peines" : ainsi pourrait se définir la thématique de cet album à la charnière des XVIe et XVIIe siècles. Madrigaux italiens et anglais y côtoient motets ou répons des Ténèbres... Une poésie mélancolique qui a nourri inlassablement la création musicale de la fin de la Renaissance et que Geoffroy Jourdain nous livre à la faveur de ce premier enregistrement pour Harmonia Mundi.

Le Llibre Vermell est au fond une sorte de manuel pratique pour le bon déroulement du pèlerinage à la Morenata : poèmes religieux, récits de miracles, calendrier, traité de confession, etc. Il est célèbre parce qu'il contient les notations (paroles et musique) de neuf chants de pèlerinage. Dans ce manuscrit ont en réalité été notés des cantiques déjà sans doute largement popularisés parmi les pèlerins de Montserrat et qui sont visiblement de divers auteurs et de styles variés. Divers, ces chants le sont par la langue : deux sont en occitan, l'un en catalan - au Moyen ge ces deux langues étaient jumelles - les autres sont en latins. De même, leurs genres musicaux sont variés. Seuls deux chants, Maria matrem et Impeyratriz de la ciutat joyosa, relèvent du style polyphonique de l'Ars nova.

La musique du Moyen ge n'existe aujourd'hui que grâce au précieux travail de musiciens comme Dominique Vellard qui s'emploient à donner vie au répertoire liturgique des monastères anciens. Aux quatre coins de l'Europe médiévale, des manuscrits - ou codex - consignaient les chants des offices. C'est justement dans un codex, celui du monastère espagnol Las Huelgas Reales, conservé sur place, que nait le programme inédit de ce disque. L'Ensemble Gilles Binchois puise dans ce grand livre pour composer un moment de pure plénitude en forme de voyage à travers les siècles, en réunissant un ensemble varié de pièces vocales tantôt uniques, tantôt teintées d'influences européennes, preuve que la musique circule durant tout le Moyen ge. La prise de son, au plus près des chanteurs, offre une belle résonance nécessaire au répertoire a capella, comme une invitation à la méditation.

Mise au point dans les années 1960, la sophrologie est une méthode fréquemment utilisée dans les domaines sportifs. Avec un CD proposant la version audio de neuf séances ciblées pour combattre le stress, dépasser les blocages physiques ou psychologiques et améliorer ses performances, sa vitesse de récupération ainsi que sa confiance en soi. Electre 2018

Parmi les nombreux jeunes talents qui naissent sur la scène musicale, il en est quelques-uns dont le petit plus nous captive. C'est le cas de Florian Noack dont la générosité et le rayonnant solaire illuminent dès la première rencontre. Sa vivacité et sa curiosité sont fascinantes. Ses 25 doigts galopant sur le clavier émerveillent. Et surtout... surtout, sa sincérité et son humilité remplissent de respect. Voyager au coeur des folklores des nations, partager la saveur unique de leurs musiques virtuoses ou pudiques, offrir parfois ses propres arrangements en première mondiale : voici l'étonnante aventure sonore à laquelle nous convie le pianiste.

Cet enregistrement est consacré à la naissance du Bel Canto à Naples, qui était, au début du XIXe siècle une grande capitale musicale européenne, un creuset fertile où les courants les plus novateurs voisinaient avec les canons les plus conservateurs. D'où des styles extrêmement variés et une identité forte, mais dans le respect de la tradition. Ainsi vous découvrirez des splendeurs jamais enregistrées, non pas Lucia di Lammermoor de Donizetti mais Le nozze di Lammermoor de Carafa, le Sapho non pas de Gounod mais de Pacini, ou encore La Vestale non pas de Spontini mais de Mercadante. Ces purs chefs-d'oeuvre ont été dénichés après des années de recherche par Joyce DiDonato et le chef musicologue Riccardo Minasi, qui dirige ici l'Orchestre de l'Opéra National de Lyon.

Pour cet enregistrement, Emmanuelle Haïm dont on connait l'affinité si particulière avec Händel, a conçu un programme de trois Cantates de jeunesse du compositeur, mettant en regard l'Arcadie idéalisée des lettrés italiens avec de vrais dramatismes de la vie des personnages historiques d'Agrippine, Lucrèce, Armide. Sa direction raffinée, colorée, sensuelle est toujours extrêmement attentive aux chanteurs qu'elle sait porter vers leurs plus belles interprétations. Sabine Devieilhe et Léa Desandre racontent ainsi avec un art accompli, chacune dans leur registre, l'histoire de ces femmes légendaires. Leurs voix se marient extraordinairement le temps d'une émouvante cantate, Aminta e Fillide.

Première mondiale des fascinants concertos pour mandoline du XVIIIe siècle de compositeurs napolitains tels que Giovanni Paisiello, Giuseppe Giuliano, Domenico Caudioso ou Carlo Cecere, interprétés par l'ensemble Artemandoline dirigé par Juan Carols Mu‘oz, et enregistrés sur instruments originaux. Cet enregistrement présente la musique de "l'école de mandoline napolitaine" avec son propre son et des techniques spécifiques, caractérisées par des rebondissements harmoniques et une ingéniosité remarquable.

Deux instruments à vents, aux tessitures très fusionnelles, revisitent d'un même souffle les grands opéras au travers de fantaisies instrumentales en duo, ainsi que quelques autres chefs-d'oeuvre classiques. Paul Meyer, clarinettiste reconnu, au sommet de la hiérarchie mondiale sur cet instrument, et Pascal Contet, héraut de l'accordéon contemporain, explorent ensemble les chemins inattendus des fantaisies d'opéra et du répertoire classique.Motivé pas ce projet et aussi passionné d'accordéon, le célèbre organiste-compositeur Thierry Escaich compose pour le duo deux fantaisies originales, des "Capriccios", inspirées de deux grands opéras, qui sont donc en première mondiale dans l'album. Il en suit également l'enregistrement.

Après un premier album dans le cadre de la collection Harmonia nova qui a concrétisé une Victoire de la musique classique (Révélation soliste instrumental) bien méritée, Bruno Philippe poursuit sa route sur le label Harmonia Mundi. Ce programme dédié à Rachmaninov et au trop rare Miaskovski constitue un véritable défi technique et artistique que le jeune violoncelliste a relevé en totale complicité avec un partenaire de longue date, déjà : Jérôme Ducros. Comment ne pas se laisser emporter par les tourbillons sonores de ces pages parmi les plus romantiques de la littérature musicale russe ?

L'auteur, jeune interne en médecine, fait des allers-retours entre les urgences et les soins palliatifs. Pour réconforter une patiente en stade terminal et la garder en vie le temps que son fils, bloqué à l'aéroport, arrive, il lui décrit les coulisses de l'hôpital, dépeint les chefs autoritaires, les infirmières au grand coeur, les internes gaffeurs, etc.

Le début du XXIe siècle peut véritablement être qualifié de nouvel âge d'or de la musique chorale. Afin de refléter cette tendance et pour mettre en valeur les compositeurs contemporains, voici une série d'enregistrements qui juxtapose leur inspiration et les chefs-d'oeuvre du passé. Pour ce deuxième volet de la série consacré à Thomas Tallis, plusieurs compositeurs de talent nous proposent leurs réflexions musicales sur les oeuvres de ce grand musicien.

Après un enregistrement acclamé de la Première Sonate pour violon et piano de Brahms (2007), Isabelle Faust et Alexander Melnikov complètent le cycle avec les deux autres sonates de 1886 et 1888 et y joignent une rareté datant de 35 ans plus tôt : la fascinante Sonate F-A-E, effort collaboratif de trois compositeurs en l'honneur du grand violoniste Joachim, censé deviner l'auteur des différents mouvements ! Ce qu'il fit sans peine, tant le scherzo est brahmsien et l'intermezzo et le final schumannien.

Pour la première fois, le ténor dédie un album entier à Puccini, sommet de l'art lyrique avec La Bohème, Tosca, Madame Butterfly et Turandot notamment. Pour ce disque-hommage, le ténor est placé sous la direction d'Antonio Pappano à la tête de l'Orchestre de l'Académie Sainte Cécile de Rome.

Le pianiste anglais nous invite ici à la danse, De Bach à Granados en passant par Scriabine et Chopin, avec même une incursion dans le boogie-woogie et un arrangement pour piano du Beau Danube Bleu. Il a choisi le thème de la danse pour élaborer lui-même le programme très imaginatif de cet album, en s'inspirant d'une lettre que le célèbre pianiste et compositeur Ferrucio Busoni avait adressée à l'un de ses élèves, lui suggérant pour l'un de ses récitals de jouer un "répertoire dansant". Un concept que Benjamin Grosvenor a très tôt exploité sur scène, lors de son tout premier concert...